« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

Public éduqué au théâtre

   Certes, les écrivains du XVIIe siècle veulent plaire avant tout à la cour et au roi. Mais le public citadin et la ville, comme on dit, ont leur mot à dire.

   En effet, l’instruction s’est répandue dans la bourgeoisie. Pendant que la noblesse se ruine à Versailles, les bourgeois font fortune, leurs enfants reçoivent la meilleure éducation et sortent fort lettrés des collèges de l’Université et des jésuites. On leur achète un office ou une charge. Devenus financiers, magistrats, hommes de lettres, ces bourgeois forment une partie du public. Molière invoque souvent le témoignage du parterre, qui ne s’oppose pas au goût de la cour : ils se confondent dans un même éloge, qu’ils paient leur place un demi-louis d’or ou une pièce de quinze sols. Spectateur sou lecteurs, ces bourgeois lettrés font le succès de Corneille, Boileau, Molière, La Fontaine, Bossuet ou Bourdaloue. Et comme ils sont plus érudits en général[1] que les gens de cour, ils s‘attachent de préférence à ce qu’il y a de plus sérieux et de plus national dans les œuvres des grands classiques.  

  


[1] Mais n’oublions pas toutefois la valeur intellectuelle de Saint-Simon, La Rochefoucauld, Mme de La Fayette, Mme de Sévigné, la Palatine ou encore Mme de Caylus, et bien d’autres…

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Date de dernière mise à jour : 22/03/2023