Favorites royales
Notons au passage que la première favorite officielle fut Agnès Sorel, aimée de Charles VII. Chateaubriand disait d'elle que, de toutes les maîtresses royales, ce fut la seule utile au roi et à son pays (elle le persuada de reprendre la lutte contre les Anglais). Il oublie Mme de Pompadour, favorite de Louis XV, qui établit les règles de la mode, de la beauté et des arts pendant une bonne vingtaine d'années.
Petite histoire des favorites royales
Dans son ouvrage Favorites et dames de cœur (Editions du Rocher, 2005), Pascal Arnoux écrit :
« Courtisanes certes, mais de haute volée ! Il y a un gouffre entre elles et les ribaudes et autres filles follieuses qui pullulaient à la cour en dépit des ordonnances royales qui condamnaient les plaisirs tarifés par souci de moralité et d'hygiène, la vérole faisant des ravages.
Nous n'allons pas remonter trop loin mais enfin, le roi d'Israël, David, eut quelques bontés pour la belle Bethsabée, l'épouse d'Uri le Hittite...
On sait désormais que l'amour courtois est un mythe propagé par la littérature. Au Moyen Age, l'amour n'a rien de chaste ! Quant aux rois, ils eurent des concubines pour satisfaire leurs désirs mais, passives et sans grand intérêt, ni intelligentes, ni instruites, ni spirituelles, elles ne jouèrent aucun rôle.
Du reste, la favorite royale n'apparaît pas avant le 15e siècle avec Agnès Sorel, la dernière favorite de l'Ancien Régime étant Mme du Barry. On pourrait ajouter sans doute Zoé du Cayla, "amie de cœur" de Louis XVIII - à peu près impuissant - mais l'Histoire n'a guère retenu son nom.
Louis XI, Charles VIII, Louis XII, François II, Henri III, Louis XVI et Charles X n'eurent ni favorites, ni maîtresses. Une exception toutefois pour Louis XI qui aima vraiment Marguerite de Sassenage, sans oublier Charles VII et Odinette de Champdivers.
De la Renaissance à la Révolution, elles furent sans doute les seules femmes jouissant d'une certaine liberté dans un monde fait pour les hommes, avec les régentes, les abbesses, les chanoinesses et les animatrices des salons. Les courtisanes du 18e siècle dépendaient du bon vouloir de leurs amants et finirent généralement dans la misère.
Les « Merveilleuses » du Directoire ne furent que des courtisanes de haut vol et des femmes de petite vertu, au premier chef Joséphine de Beauharnais.
Ensuite, nos dirigeants ne furent pas plus vertueux mais restèrent discrets et, en tout cas, n'accordèrent ce privilège officiel à personne.
On connaît toutefois les nombreuses aventures de Napoléon Ier et le rôle que joua l'amie de Napoléon III, Elizabeth-Ann Haryett, dite « Miss Howard », dans son accession au pouvoir.
En Autriche, François-Joseph se lia avec l'actrice Katharina Schratt, sur les conseils de l'impératrice Élisabeth d'ailleurs, toujours par monts et par vaux et consciente de la solitude de son époux.
En Angleterre, Mrs. Keppel fut la maîtresse attitrée du roi Édouard VII. Étrangement, elle est l'arrière-grand-mère de Camilla, que le prince Charles épousa en justes noces en 2005, après de longues années d'amour interdit dont la princesse Diana souffrit beaucoup. »
Notons enfin cette phrase de Heine, particulièrement juste en ce qui concerne Louis XV : « Les courtisans savent dompter par des plaisirs énervants un roi des hommes trop rétif et trop farouche ; ils le dominent par des maîtresses, des cuisiniers, des comédiens, de la musique voluptueuse, des danses et tout ce qui grise les sens. »
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