« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

Voyages philosophiques

Restons au 18e siècle :

* Montesquieu : Lettres persanes (1721)

* Swift : Les Voyages de Gulliver (1726)

* Volaire : Zadig (1748), Micromégas (1752), Candide (1759)

* Diderot : Supplément au voyage de Bougainville (1772)

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A propos de Swift 

   Jonathan Swift (1667-1745), d’origine irlandais est témoin des guerres en Europe, ce qui développe chez lui de la méfiance vis-à-vis du pouvoir et le goût de la critique. IL cherche à convaincre ses contemporains à réfléchir sur les conséquences de l’intolérance, de la tyrannie et de la violence. Il choisit la forme du conte afin de séduire le lecteur : « J’écris dans le noble but d’instruire, d’améliorer le genre humain », écrit-il. Il publie ainsi Le Conte du Tonneau en 1704 et surtout les Voyages de Gulliver en 1726 sous le pseudonyme de Lemuel Gulliver.

   Certes, le désir de plaire et d’instruire à la fois n’est pas nouveau : c’était déjà le projet de La Fontaine (fables) et Perrault (contes moraux) en France. Mais Swift va plus loin en donnant à ses contes une portée critique nouvelle.

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Du conte merveilleux au conte philosophique

    Avec Les Voyages de Gulliver, Swift invente une nouvelle forme de conte. Gulliver vit une expérience de relativité. Jugé par les habitants de Lilliput, il exerce également un regard critique sur leur mode de vie. Le conte donne l’occasion d’un regard distancié sur la société.  

   A la différence du conte merveilleux traditionnel, le conte acquiert ainsi une fonction nouvelle : la critique. Le ton du récit, souvent humoristique, permet, par le biais de la satire, de se moquer des puissants à travers le regard du personnage faussement naïf de Gulliver.

   Ces contes conduisent donc le lecteur à s’interroger sur la société, le pouvoir et les religions. Cf. Voltaire.  

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Date de dernière mise à jour : 29/02/2024