« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

Nouveaux programmes de français en classes de 1ère et de seconde 2019

ÉTUDE DE LA LANGUE (SECONDE ET PREMIÈRE)

   L’étude de la langue ne doit pas se limiter à l’acquisition de connaissances théoriques permettant de décrire les textes. Pour assurer le lien entre ces connaissances et les compétences d’expression, on propose de exercices et activités variés qui à la fois encouragent la réflexion des élèves sur la langue et donnent lieu à des évaluations régulières.

I. GRAMMAIRE

   Les apprentissages du collège doivent être confortés et renforcés tout au long des années de seconde et de première. Parallèlement, plutôt que d’introduire des notions nouvelles, il s’agit au lycée d’enrichir les connaissances linguistiques par l’ouverture de nouvelles perspectives ou par des approfondissements. La description linguistique pouvant opérer sur de multiples plans (sémantique, syntaxe, pragmatique) et sur plusieurs échelles (mot, phrase, texte), on aborde ainsi progressivement la complexité de la langue.

S E C O N D E

Les accords dans le GN et entre le sujet le verbe

   Cette question d’orthographe grammaticale reprend de manière synthétique les règles d’accord abordées depuis le cycle 2, notamment celles entre le sujet et le verbe. Elle offre en outre l’occasion de consolider la connaissance des classes lexicales et des fonctions syntaxiques dans la phrase simple.

Le verbe : valeurs temporelles, aspectuelles, modales ; concordance des temps

   Jusqu’au cycle 4, le verbe fait l’objet d’une approche principalement morphologique et sémantique ; parvenus au lycée, les élèves doivent donc être capables d’identifier une forme verbale. On peut insister sur les phénomènes de concordance, sur le rôle des temps dans la structuration des récits ou dans la modalisation du propos.

Les relations au sein de la phrase complexe

   L’analyse syntaxique de la phrase complexe, déjà abordée au cycle 4, doit être consolidée et complétée : l’étude des rapports entre les propositions (juxtaposition, coordination, subordination) qui a été menée au collège s’enrichit d’une étude sémantique de ces rapports permettant de rendre compte avec précision de l’interprétation des textes. 

La syntaxe des propositions subordonnées relatives

   On s’attache à revoir les subordonnées dont la syntaxe et la relation avec la proposition principale peuvent être source de difficultés. On travaille en priorité la compréhension de la structure des relatives (notamment celles qui sont introduites par dont, auquel, duquel, etc.), en insistant par exemple sur ce qui les distingue des subordonnées complétives.

P R E M I È R E

Les subordonnées conjonctives utilisées en fonction de compléments circonstanciels

   Rappel des compléments circonstanciels de cause, conséquence, but, condition et concession, ainsi que les outils grammaticaux qui permettent leur construction, y compris les plus rares et les plus complexes : ces subordonnées sont en effet essentielles dans l’argumentation, en lecture comme dans l’expression. Pour les besoins du travail de l’expression écrite et orale, on rapproche systématiquement les subordonnées d’autres moyens linguistiques permettant d’exprimer les mêmes relations logiques ou situationnelles (connecteurs, groupes prépositionnels, etc.) et on explique les nuances des emplois argumentatifs de ces structures.  

L’interrogation : syntaxe, sémantique et pragmatique

   On peut présenter les différentes formes de phrase interrogative associées au niveau de langue (ou registre) mais on vise à éclairer surtout les distinctions entre l’interrogation directe et les interrogatives indirectes (ou enchâssées), souvent peu maîtrisées dans les productions écrites et orales. On peut étudier plus précisément la syntaxe de la phrase interrogative (nature et fonction du mot interrogatif, notamment). Des prolongements ponctuels vers la phrase exclamative et les discours rapportés sont possibles. L’ouverture de perspectives pragmatiques, avec la prise en compte des actes de langage dans leur rapport aux types de phrases, offre enfin l’occasion d’approfondir la syntaxe de l’interrogation.

L’expression de la négation

   Il s’agit d’étudier les différentes formes de construction de la négation ; l’examen de la phrase négative, de la préfixation et de l’opposition lexicale (antonymie) permet de travailler sur des unités de niveaux différents (mot, proposition) et s’ouvre naturellement à l’expression écrite et orale. À l’échelle des textes, on peut observer le fonctionnement pragmatique de la négation (négations partielles, énonciations implicites, etc.) et les niveaux de langue utilisés

LEXIQUE (CLASSES DE SECONDE ET PREMIÈRE)

   Des activités sont régulièrement consacrées au renforcement des ressources trop souvent négligées du lexique. Si le rappel des modes de néologie (dérivation, composition, emprunt, etc.) ou des relations lexicales (synonymie, antonymie, hyperonymie) peut guider ou éclairer ponctuellement l’exploration du lexique, celle-ci doit aussi se déployer au gré des rencontres avec les textes, hors du cadre rigide d’exercice mécaniques, afin de mettre au jour les accointances discrètes ou les voisinages féconds entre les mots.

LITTÉRATURE

S E C O N D E

   Le programme fixe quatre objets d’étude, qui peuvent être traités dans l’ordre souhaité. À l’intérieur de ce cadre, on organise librement son enseignement de façon cohérente, en le fondant, selon les O.E., sur un parcours autour d’une question littéraire ou sur la lecture intégrale d’une œuvre présentée dans son contexte historique, artistique et culturel. L’élève étudie quatre œuvres intégrales et deux parcours par an. La lecture cursive est constamment encouragée par le professeur ; trois ouvres au moins, distinctes de celles qui sont étudiées en cours, doivent être lues par l’élève. [...]    

La poésie du Moyen-Âge au 18e siècle.

   Les parcours construits par le professeur ménagent une large place à la découverte des mouvements esthétiques, artistiques et culturels avec lesquels la poésie entre en résonnance.

Corpus

- L’étude de textes rassemblés autour d’un thème ou d’une forme poétique, entre le Moyen-Âge et le 18e siècle

- la lecture cursive d’au moins un recueil ou d’une section de recueil.

- des approches artistiques ou un groupement de textes complémentaires, par exemple autour des mouvements de la fin ’Amor, de l’Humanisme, de la Pléiade, de la préciosité, du classicisme, pourront éclairer et enrichir le corpus.

La littérature d’idées et la presse du 19e au 21e siècle

   Les parcours construits par le professeur ménagent une place à a découverte de l’histoire des idées, telle qu’elle se dessine dans les grands débats sur les questions éthiques ou esthétiques. Ils prennent en compte l’influence des moyens techniques modernes de communication de masse, du 19e à nos jours. Ils peuvent en seconde s’appuyer sur des textes et documents appartenant à des formes et genres divers : chanson ou poème à visée argumentative, récit, roman, discours, article, assai plaidoirie, etc.

Le roman et le récit du 18e au 21e siècle

   L’enseignement doit être ici construit autour d’œuvres intégrales.

Corpus

   Deux œuvres intégrales de forme et de siècle différents : un roman et, par ailleurs, un recueil de nouvelles, ou un récit de voyage, un récit relevant de l’une des formes du biographique, un journal, etc.

Le théâtre du 17e au 21e siècle

   L’enseignement est ici à construire autour de l’étude d’œuvres intégrales.

Corpus

Deux pièces de genre et de siècle différents.

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P R E M I È R E 

1/ La poésie du 19e au 21e siècle

   Le programme de la classe de première s’inscrit dans la continuité de celui de la classe de seconde. L’objectif est donc de faire comprendre aux élèves par quels changements de sensibilité et d‘écriture se manifestent dans la poésie le développement du romantisme et les métamorphose successives qui lui ont succédé. Dans l’étude de l’œuvre inscrite au programme, on veillera à mettre en évidence la quête du sens qui s’y élabore dans l’usage spécifique que le poète fait de la langue, liant profondément ses diverses propriétés : sémantique, sonore, prosodique, visuelle. On s’attache à étudier les ressources et les effets de l’écriture et à éclairer la composition de l’oeuvre. L’étude des textes composant le parcours associé et les prolongements ou groupements complémentaires attirent l’attention des élèves sur la spécificité de l’œuvre, mais aussi sur les échos entre les textes et les œuvres, de manière à construire au fil des lectures les repères essentiels qui permettent la compréhension des mouvements esthétiques dans lesquels s’inscrit la poésie.

Corpus

- l’œuvre et le parcours associé fixés par le programme

- la lecture cursive d’au moins un recueil appartenant à un autre siècle que celui de l’œuvre au programme, ou d’une anthologie poétique. Une approche cultuelle ou artistique ou un groupement de textes complémentaires pourront éclairer et enrichir le corpus.

2/ La littérature d’idées du 16e au 18e siècle

   L’objectif est de permettre aux élèves d’acquérir une culture humaniste en faisant dialoguer textes anciens et textes contemporains, afin de donner aux interrogations qui sont les leurs une profondeur et une ampleur nouvelles. La littérature d’idées contribue à forger en eux une mémoire culturelle et à développer leur capacité de réflexion et leur esprit critique. Les textes d’idées sont étudiés dans leur mouvement logique et le mouvement de leur argumentation ; une attention particulière est portée aux nuances qu’ils peuvent recéler. On s’attache à mettre en évidence les liens qui se nouent entre les idées, les formes et le contexte culturel, idéologique ou social dans lequel elles naissent. Cette étude embrasse les champs culturels et de réflexion dont traitent les œuvres et textes étudiés, à la compréhension desquels ils sont nécessaires : littéraire, philosophique, politique, social, esthétique, éthique, scientifique, religieux, etc.

Corpus

- l’œuvre et le parcours associé fixés par le programme

- la lecture cursive d’au moins une œuvre appartenant à un autre siècle que celui de l’œuvre au programme, ou d’une anthologie de textes relevant de la littérature d’idées.

- une approche culturelle ou artistique ou un groupement de textes complémentaires pourront éclairer et enrichir le corpus. 

3/ Le roman et le récit du Moyen Âge au 21e siècle

   En classe de seconde, les élèves ont étudié deux œuvres narratives de formes différentes dans la période du 19e siècle à nos jours et développé leur compréhension de ce qu’est une œuvre intégrale comme telle. En classe de première, on veille à préciser et à approfondir l’étude interne de l’œuvre au programme, à en varier les modalités et à la situer dans l’histoire de la littérature et dans son contexte. Veillant à expliquer comment le roman ou le récit exprime, selon une poétique spécifique, une vision du monde qui varie selon les époques et les auteurs et dépend d’un contexte littéraire, historique et culturel, il s’attache à la fois à l’étude de la représentation, à l’analyse de la narration, au système des personnages et aux valeurs qu’ils portent, ainsi qu’aux caractéristiques stylistiques de l’écriture et à la réception de l’œuvre.

Corpus

- l’œuvre et le parcours associé fixés par le programme

- la lecture cursive d’au moins un roman ou un récit long appartenant à un autre siècle que celui de l’œuvre au programme.

- une approche littéraire ou artistique ou un groupement de textes complémentaires pourront éclairer et enrichir le corpus.

4/ Le théâtre du 17e au 21e siècle

   Dans le prolongement du travail effectué en classe de seconde, on s’attache à éclairer les spécifités et les contraintes de l’écriture théâtrale et à caractériser ses évolutions en lien avec les orientations des différentes esthétiques qui en ont marqué l’histoire et avec les conditions de représentation, les attentes des publics et les contextes de réception. Dans l’étude de l’œuvre, il prête une attention particulière aux questions de structure et à la progression de l’action, à l’écriture du dialogue et à la nature des tensions qu’il révèle, aux relations entre les personnages, à la dramaturgie et aux effets de représentation qu’implique le texte. Dans la mesure du possible, il prend appui sur la programmation théâtrale ou sur des captations et veille à étayer son étude par la comparaison de différentes mises en scène de la pièce au programme.

Corpus

- l’œuvre et le parcours associé fixés par le programme

- la lecture cursive d’au moins une pièce de théâtre appartenant à un autre siècle que celui de l’œuvre au programme.

- Une approche culturelle ou artistique ou un groupement de textes complémentaires pourront éclairer et enrichir le corpus.

_ _ _ Fin de citation

Sources : Extraits du B.O. spécial n°1 du 22 janvier 2019.

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