« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

Salon de la Cour de Sceaux

   Trois salons principaux sont à distinguer pendant la première moitié du XVIIIe siècle : la Cour de Sceaux et les salons de Mme de Lambert et de Tencin, que l’on connaît mieux.  

La Cour de Sceaux et la duchesse du Maine

   La duchesse du Maine, petite-fille du Grand Condé était petite, vive, endiablée, résolue de s’amuser. En 1699, alors que Versailles était devenu fort triste, elle fait de Sceaux une nouvelle cour, avec divertissements, fêtes champêtres et nocturnes, lectures de vers, représentations de tragédies et comédies, conversation sur tous les sujets, depuis l’astronomie jusqu’à la politique. Malézieu, qui avait été précepteur du duc du Maine et qui avait enseigné les mathématiques au duc de Bourgogne, en était le grand homme. Il appartenait à l’Académie des sciences et à l’Académie des sciences.

   On recevait à Sceaux tous les gens de lettres : Voltaire jeune (il y reviendra plus tard avec Mme du Châtelet), Fontenelle, les poètes Chaulieu et La Fare, La Motte, etc. 

   Mais la fameuse conspiration de Cellamare amena l’arrestation de la duchesse qui resta plus d’un an à la Bastille. A peine libérée, elle reprit son train de vie et Sceaux redevint le domaine des beaux esprits. Elle avait alors auprès d’elle, comme « femme de chambre », Mlle Delaunay (à qui elle fit épouser plus tard le baron de Staal, capitaine aux gardes suisses), et qui nous a laissé des Mémoires particulièrement intéressants.

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