« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

Quel public ?

   Le critique littéraire Emile Faguet écrit :

    « Avant 1789, l’auteur s’adressait à un public très restreint et très connu de lui, pace qu’il était, sinon formé de cinq ou six salons littéraires de Paris, du moins très suffisamment et exactement représenté par eux. C’était don à des gens qu’il connaissait, à des figures connues et qu’il voyait de ses yeux quand il écrivait, que l’auteur s’adressait directement quand il composait son ouvrage. La littérature d’avant 89 est, dans l’ensemble, une littérature de société.

  Depuis 1815, le public est toute une nation, moins nombreuse sans doute que la nation française elle-même : mais il est tout un peuple, considérable, dispersé, vaste et, remarquez-le, non hiérarchisé, non discipliné, et ne prenant plus son mot d’ordre de quelques comités littéraires parisiens. »

  Faguet exagère. Le public reste longtemps une élite éparse.

* * *