« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

Les excès de table de Marie Leszczynska

La reine marie L.

   En août 1727 (le 14), il n’est bruit à la cour que l’indigestion de melons glacées de la reine.

   Énorme mangeuse, elle se laisse aller à des excès de table. On rapporte que l’automne dernier, elle avait tant abusé des huîtres (quinze douzaines à la suite !) qu’elle en perdit connaissance. L’on fit venir un prêtre qui lui administra les derniers sacrements mais la reine reprit conscience grâce aux vertus de la « poudre des Chartreux ».

   Casanova, ayant l’honneur d’assister à un dîner de la souveraine, note dans ses Mémoires :   

  « J’arrivai dan une salle superbe où je vis une douzaine de courtisans qui se promenaient et une table d’au moins douze couverts qui, cependant, n’était préparée que pour une seule personne.

  Survient la reine qui vient directement à la table et s’y installe seule, tandis que quelques-unes de ses dames d’honneur demeurent debout derrière elle. Les courtisans, quant à eux, demeurent également debout mais en formant une sorte de demi-cercle à dix pas devant la table.

   Après que deux religieuses aient apporté du beurre frais, la reine commença à manger sans regarder personne, tenant les yeux baissés sur son assiette. Ayant trouvé bon um mets qu’on lui avait servi, elle y revint et, alors elle parcourut des yeux l’assistance devant elle. Elle fait signe à l’un des courtisans qui aussitôt s’avance en inclinant la tête.

- Monsieur de Lowendal ?

- Madame.

- Je crois que ce ragoût est une fricassée de poulet.

- Je suis de cet avis, Madame.

   Après cette réponse faite d’un ton des plus sérieux, la reine continua à manger et le maréchal – un superbe homme – reprit sa place en marchant à reculons. La reine acheva son dîner sans dire un mot de plus. »

Les bouchées « à la reine »

   On accorde à la reine Marie – par l’intermédiaire de son cuisinier, Vincent de la Chapelle – le bénéfice de toutes les préparations « à la reine ». La plus célèbre demeure évidemment la garniture des classiques « bouchées », dont elle faisait sa « petite bouche ».  

Sources : Dictionnaire gastronomique, op. cit.

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Date de dernière mise à jour : 09/09/2023