« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

La meringue de Stanislas

Origine

   Stanislas Leszczynski, l’ancien roi de Pologne (et père de la future épouse de Louis XV), réfugié à Wissembourg en Alsace, se console de l’adversité par les plaisirs culinaires. Il fait venir de Suisse un pâtissier, un certain Gasparini, qui, dans son antre de Mehrinyghen, a réussi une nouvelle sorte de gâteaux à base de blancs d’œufs et de sucre. Il a accepté ce séjour pour apprendre à la future reine Marie sa manière de faire. Il semble que la jeune fille se montre une élève attentive dans l’art culinaire. Comme son père, elle aime les agapes.    

   D’où le nom de « meringue », déformation française de Mehrinyghen.

Une recette de meringues

    Fouettez en neige très ferme cinq blancs d’œufs. Incorporez délicatement trois cents grammes de sucre. Déposez la préparation sur des plaques beurrées en leur donnant la forme de demi-œufs et saupoudre-les de vanille. Cuisez à four très doux.

   Lorsqu’elle sont fermes et se détachent de la plaque, on applique un doigt sur la partie qui adhérait à la plaque pour former un creux que l’on remplit de crème fouettée. On applique ensuite les deux parties l’une contre l’autre.

Brillat-Savarin et la poésie des meringues

   Plus tard, sous le Premier Empire, Brillat-Savarin écrit :

« Aspasie, Chloé et vous toutes dont le ciseau des Grecs éternisera les formes pour le désespoir des belles d’aujourd’hui, jamais votre bouche charmante n’aspira la suavité d’une meringue à la vanille ou à la rose ; à peine vous élevâtes-vous jusqu’au pain d’épice. Que je vous plains ! »   

Sources : Almanach historique de la gastronomie française, Charistian Guy, Hachette, 1981.  

* * * 

Date de dernière mise à jour : 15/11/2023