« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

Casuistique amoureuse

Casuistique amoureuse dans les salons précieux

   Dans les salons précieux, on se plaisait à déjouer les pièges du langage et du cœur. Voici quelques exemples des sujets de conversation ou des problèmes sentimentaux étudiés :

* Savoir si la présence de ce qu'on aime cause plus de joie que les marques de son indifférence ne donnent de la peine

* De l'embarras où se trouve une personne quand son cœur tient un parti et la raison un autre

* Si l'on doit haïr quelqu'un de ce qu'il nous plaît trop, quand nous ne pouvons lui plaire

* S'il est plus doux d'aimer une personne dont le cœur est préoccupé qu'un autre dont le cœur est insensible

* Si le mérite d'être aimé doit récompenser le chagrin de ne l'être pas.

   Dans Le Grand Cyrus, Mlle de Scudéry pose les questions suivantes :

* Peut-on aimer la passion de quelqu'un sans l'aimer ?

* Peut-on désirer donner de l'amour à des gens pour qui on n'en veut point avoir ?

   Dans Clélie :

* Comment peut-on avoir de l'amitié pour quelqu'un qu'on aime ?

* L'absence peut-elle détruire l'amour ?

* Est-il plus doux d'être aimé que d'aimer ?

* L'inclination doit-elle être aveugle ou soumise à la raison ?

* Que convient-il de choisir : un mari constant, un mari volage ?

* Les bienfaits font-ils naître l'amitié ou l'amitié vient-elle du seul mérite ?

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