« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

La Palatine et le français

La Palatine et la langue française (Lettres)

   Une lettre de la Palatine

   La Palatine écrit son courrier en allemand à sa famille mais rapporte souvent en français les dialogues tels qu'elle les a entendus à la cour, avec des fautes assez grossières dont la lettre ci-contre, adressée à Mme de Ludre, est toutefois exempte. On peut lire toutefois ambrasser. 

   Bien entendu, elle s'exprime correctement en français mais ne perdra jamais son accent germanique.   

   « Je crois que vous prononcez le français très délicatement, car partout où d’ordinaire on met un t, vous mettez un d, par exemple bonne fordune, indention, imporduner. Ici l‘on dit fortune, intention, importuner. Je ne prétends pas corriger votre français gratis, je le corrige à condition que vous en fassiez autant pour mes phrases allemandes, s’il m’arrivait d’oublier quelque chose. » (12 juin 1699)

   À propos de la reine de France, d'origine espagnole, elle écrit : « Notre bonne feue reine parlait un étrange français. D’abord jamais un u, tout en ou. En outre, elle disait una servillieta pour une serviette, sancta Biergen pour la sainte Vierge, des eschevois pour des chevaux, et beaucoup d’autres semblables choses encore. » (19 mai 1709)

   « Je vous prie, chère Louise, faites donc mes remerciements à lady Holderness [1]. Elle a une bien bonne ortograffe (sic). Cela m’étonne fort, car bien peu de dames la savent, les françaises même font presque toutes des fautes. Il m’arrive très souvent de corriger ma fille, car moi je la sais assez bien. » (4 mai 1719)

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Notes    

[1] L’aînée des filles du duc de Schomberg.

Date de dernière mise à jour : 25/09/2023