« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

Malherbe annonce le classicisme

   On peut classer Malherbe dans le premier 17e siècle dans la mesure où il annonce le classicisme. 

 Chez Malherbe (1555-1628), on relève certains thèmes plastiques qui révèlent un lyrisme original. L’image n’est plus un simple ornement rhétorique mais se fait révélation symbolique.

* le thème floral, inspiré à Malherbe par la poésie méridionale (il suit le duc d’Angoulême, gouverneur de la Provence) et vit à Aix-en-Provence jusqu’à l’âge de cinquante ans. Il s’y marie et y prend conscience de sa vocation littéraire. Ainsi, la France devient la « terre du lis » et son salut « le salut des fleurs de lis », fleurs mystiques :

« Fleurs de lis, voici le retour

De vos aventures prospères ;

Et vous allez être à nos yeux

Fraîches comme aux yeux de nos pères... »

* le thème solaire, depuis le « safran que le jour apporte à la mer (Les Larmes de saint Pierre) jusqu’à « Le dernier de mes jours est dessus l’horizon » (Stances, 1608) : le soleil combat contre les ténèbres : « L’an n’aura plus d’hiver, le jour n’aura plus d’ombre. » Annonce-t-il le prochain triomphe du roi soleil, Louis XIV ?

* le thème de la fécondité : cette prospérité agricole symbolisant l’âge d’or s’exprime parfaitement dans ce vers :

« La moisson de nos champs lassera les faucilles

Et les fruits passeront la promesse des fleurs »

(Stances, « Prière pour le roi Henri le Grand »).

   L’évocation est constamment reprise : « Donnez-nous tous les ans des moissons redoublées », « Donne aux prés la verdure, et couvre les campagnes / De vendanges et de moissons. »  

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Date de dernière mise à jour : 02/08/2023