La Fontaine : psycho

   On a exagéré la bonhomie et l’inconscience de La Fontaine.

   En effet, le sentiment de son génie très particulier qui ne pouvait se développer qu’en l’absence de toute contrainte et de toute préoccupation matérielle, l’a rendu égoïste et fait de lui un véritable parasite. Ses distractions, souvent réelles, devinrent pour lui un moyen de dépister les importuns.

   Par ailleurs, il semble avoir manqué de volonté ; sa bonté n’était que faiblesse ; il s’est laissé entraîner jusqu’à la fin dans des sociétés compromettantes.

   Mais si quelque chose peut lui faire pardonner ses défauts, c’est la franchise sincère et touchante avec laquelle il les a souvent avoués. On peut dire qu’il avait les qualités de ses défauts et qu’il représente seul, au XVIIe siècle, la poésie indépendante.

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