« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

Mme de La Fayette : charmes du romanesque

Mme de La Fayette aime le romanesque

   Mme de La Fayette ne se refuse pas, en dépit de son souci de vérité, les aventures étranges qui enchantent l’imagination :

  • Mme de Clèves dansant avec M. de Nemours sans le connaître, M. de Nemours caché dans un pavillon pour surprendre l’aveu de la princesse
  • les incognitos mystérieux de Zaïde
  • lettres perdues, amoureux qui s’introduisent la nuit dans des châteaux
  • une rencontre imprévue de quelques barques chargées de dames en beaux atours sur une rivière perdue au fond d’un bois (La Princesse de Montpensier)
  • l’aveu qui revient dans tous ses romans : l’aveu de Félime à Zaïde, l’aveu loyal de Belasire à Ximénès, source de soupçons, jalousies et catastrophes (Zaïde), l’aveu de Mme de Montpensier à M. de Chabannes, l’aveu de la princesse de Clèves, l’aveu de la comtesse de Tende au comte.
  • quelques échappées sur la nature, les fontaines, les lieux solitaires, la mer et ses tempêtes, les pavillons dans les bois, les allées de saules. Un cadre pittoresque pour une réflexion psychologique et morale : la mer est là pour « entretenir la rêverie de Consalve » (Zaïde) ; les bois et les allées de saules sont les témoins de délibérations intérieures
  • le préromantisme est présent : larmes et troubles, alarmes et langueurs, transports et rêves, mélancolie, pressentiments du malheur, persécutions de la fatalité, besoin de solitude : Mme de La Fayette est certes une mondaine mais le monde ne lui suffit pas.

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